Vernissage de l’exposition d’icônes contemporaines « Est – Ouest »

Le mardi de la semaine radieuse, avec la bénédiction et en présence de Monseigneur Simon, s'est ouverte l'exposition des oeuvres de huit iconographes de Belgique, de France, d'Allemagne et des Pays-Bas. Parmi les participants se trouvent des Européens de souche et des Russes installés ici ces dernières années, des orthodoxes et des catholiques, des membres du clergé et des laïcs. Ce qui les a rassemblés n’est pas le fait d’appartenir à la même paroisse ou au même groupe de stage, mais le professionnalisme et la qualité. Chaque participant a sa propre manière de peindre, son propre visage créatif. Tout en restant fidèle aux canons, chaque participant exprime, à travers un schéma connu de tous, sa propre compréhension de la beauté divine.

Elles sont toutes différentes, ces images de la beauté exposées ici. Voici des icônes, humbles et travaillées avec précision, peintes par Mère Macrine, moniale orthodoxe habitant en France. Voici celles du Père Paul Hommes de Maastricht, de couleur claire, librement dessinées par une main audacieuse. Voici les œuvres très féminines, transparentes et claires, de Tatiana Zdan, habitant en Allemagne, et celles peintes à grands traits d'une main sûre, si proches des fresques romanes et des vitraux médiévaux, de Jacques Bihin, diacre de l’Eglise catholique romaine. Leurs noms, comme ceux des autres participants, ont été une grande découverte pour les spectateurs. Certains ont découvert que, contrairement à des idées reçues, un iconographe n’étouffe pas son talent en servant l'Eglise mais trouve justement dans ce service son vrai visage créatif. Plus de septante icônes présentées à l’exposition ont suscité l’intérêt chaleureux du public et provoqué une discussion animée.

Comme initiatrice et organisatrice de l’exposition, nous tenons à remercier ici tous les participants qui, d’une manière désintéressée, ont mis leurs oeuvres à notre disposition avec comme seul objectif de donner de la joie pascale à tous les amateurs de beauté ecclésiale et de rehausser le niveau du goût artistique envers l'iconographie dans un pays ou la tradition ancienne des images sacrées a été largement perdue.

La conférence “Le sens de l’image de Dieu” donnée le soir du vernissage par le diacre Jean Bihin, chargé de la pastorale de l'icône dans l'Eglise catholique par le cardinal Danneels, a fait grande impression sur l'auditoire par son approche sérieuse et raisonnée de ce sujet très important. Cette conférence-dias à rappelé à l'assistance de confession orthodoxe et catholique que l'art de leurs deux Eglises, de l'Est et de l'Ouest, a des racines culturelles communes, que le sens de l'icône est donner un vrai témoignage du Seigneur et de son Royaume et que, pour cette raison, une «icône» mal peinte et non professionnelle, même «canonique», est un faux témoignage et ne peut être considérée comme icône.

Vu le niveau de maîtrise des participants et la variété de leur manière créative, cette exposition est sans précédent pour Bruxelles et pour la Belgique en général. L’exposition ne durera qu’une semaine (jusqu’au mardi 10 mars inclus), mais on peut dire déjà qu’elle est devenu un événement important de la vie culturelle et ecclésiastique de ce pays.

Irina Lomax-Gorbounova