Découverte d'une icône de la Mère de Dieu par les enfants lors de la fête de Sa Dormition à Anvers

Le 28 août 2005, lors de la grande fête de la Dormition de la Mère de Dieu, en l'église orthodoxe russe de la Nativité du Christ à Anvers fut célébrée la Divine Liturgie. Il y avait plus de paroissiens que d'habitude. Une solennité particulière était conférée à la célébration par le fait qu'au milieu de l'église se trouvait une très belle "mise au tombeau" (épitaphios) de la Mère de Dieu, brodée et tissée de perles. Les moyens pour cet epitaphios avaient été récoltés auprès des paroissiens depuis l'année dernière. Les fidèles attendaient avec grande affection l'arrivée de cette sainte œuvre, en provenance des ateliers de la dépendance à Saint-Pétersbourg du monastère d'Optino. La chorale exécutait les chants festifs d'une manière particulièrement belle et priante. Presque tous les participants communièrent et vénérèrent pieusement cette icône brodée de la Mère de Dieu. Après la Liturgie, les chants de louange à la Mère de Dieu et l'office d'intercession pour le début de l'année scolaire, chaque personne présente reçut en présent une petite icône de la Très Sainte Mère de Dieu – copie de l'icône miraculeuse du monastère roumain de la Dormition de St. Nikula en Transylvanie – cadeau de l'archimandrite du monastère. Alors que les paroissiens préparaient la table festive, et que le recteur célébrait l'office d'intercession, les enfants jouaient comme d'habitude dans la cour de l'église, d'autant qu'il s'agissait d'un jour particulièrement ensoleillé. Sans doute, n'aurait-il pas fallu décrire ces événements, à première vue assez banaux, s'il ne s'était produit quelque chose, qui allait bouleverser les paroissiens par son évidence et sa signification spirituelle.

Les enfants, jouant selon leur habitude dans la cour de l'église, se sont intéressés à une ancienne boîte aux lettres sur pied, qui, depuis l'installation de la paroisse dans cette église catholique délaissée en 2000, n'avait plus servi, et dont personne ne disposait d'ailleurs de la clé. Deux de ces enfants – Voldia Pavlioukov et Sacha Isaev – , en jouant, ont heurté la boîte aux lettres et ont vu apparaître un vieux billet jauni de 100 euros. L'ayant extrait, ils ont perçu qu'il y avait encore quelque chose dans la boîte aux lettres, et, accourus dans l'église, l'ont annoncé. Un fidèle ami de notre communauté et le mari de notre paroissienne Anne, M. Ricardo Torres, Chilien d'origine, a entendu leur appel. La Providence voulait que Ricardo soit justement celui qui avait ramené de Russie à Anvers l'épitaphios de la Dormition. Il réussit à extraire de la fente étroite de la boîte aux lettres une boîte métallique qui s'y trouvait sans doute depuis longtemps, vu son état rouillé et poussiéreux. L'on trouva à l'intérieur une très belle et rare icône de la Mère de Dieu : la Reine du Ciel y est représentée assise sur un large autel, portant dans ses bras non l'Enfant, mais le Christ-Jeune homme.

A côté de cette petite icône ovale en émail, on trouva une plaque métallique sculptée, sur laquelle était représentée une église russe typique à une coupole. Par qui, et pourquoi ces objets ont été déposés dans une boîte aux lettres inutilisée, nous l'ignorons. Au vu de l'état de la boîte, elle a dû y séjourner plus d'un an. Il semble clair qu'il s'agit d'un don, laissé pour une raison inconnue hors de l'église. Quelle que soit l'origine d'une icône, elle apparaît toujours là où il faut, non par la volonté humaine, mais par celle de Dieu.

Il est peu probable que cette découverte aurait attiré l'attention, si elle avait eu lieu un autre jour. Ce qui est étonnant dans ce fait, c'est que la découverte de cette icône de la Mère de Dieu ait coïncidé avec la grande fête de sa Dormition. La signification de cette apparition se renforce par le fait que la volonté de Dieu quant à l'apparition d'une image orthodoxe à Anvers a été réalisée avec la participation d'enfants, ce qui est courant dans la tradition russe de découverte d'icônes.

Les événements de ce type, exceptionnels par leur caractère, sont toujours un signe, une annonce particulière, qui nous révèle de manière salvatrice la volonté de Dieu. C'est pourquoi, la présence à côté de l'icône de la Mère de Dieu, de la représentation d'une église orthodoxe russe ne nous paraît pas fortuite. Une chaîne de coïncidences de type spirituel ne peut, pour une personne croyante, être due au seul hasard. Et, nous trouvant à l'église en ce jour, nous avons ressenti une grâce particulière et la joie d'être co-participants à la construction divine du salut des âmes humaines. L'image d'une église russe, c'est une réponse à nos appels, et une bénédiction claire du Seigneur et de sa Très Pure Mère à l'érection, la construction à Anvers, la principale ville de Flandre, d'une église orthodoxe russe dédiée à la Dormition de la Mère de Dieu.

Il ne fait pas aujourd'hui de doute que tout homme qui met ses efforts dans cette œuvre sainte et commandée par Dieu, sera un "collaborateur" de Dieu, selon la parole du St. Apôtre Paul. Tout qui apportera son obole à la construction de l'église ne se verra pas refuser la récompense divine et recevra la grâce de la Mère de Dieu, car "celui qui sème pour sa propre chair récoltera de sa chair la corruption, mais celui qui sème pour l'Esprit récoltera de l'Esprit la vie éternelle." (Gal 6:8).

L'icône miraculeusement découverte est déjà dénommée la Mère de Dieu d'Anvers, Protectrice de la communauté anversoise.

 

Rappel. A Anvers, importante ville portuaire et métropole de Flandre, il n'y a jamais eu de véritable église orthodoxe russe. La vie paroissiale orthodoxe russe s'est néanmoins constituée, dès les années 20 du siècle dernier. Après la déportation du prêtre en 1942 par les autorités allemandes d'occupation, les paroissiens se sont réunis en l'église grecque, mais leur nombre a diminué, et la vie ecclésiale s'est de nouveau concentrée sur Bruxelles. Un véritable service pastoral de la diaspora russe qui a cru ces dernières années, n'a été renouvelé que fin 1999, quand l'archevêque Simon de Bruxelles et de Belgique a béni l'ouverture de la paroisse de la Nativité du Christ, et y a célébré lui-même sans interruption pendant près de quatre ans. Pour les célébrations, la paroisse loue l'église catholique Saint Joseph, un bâtiment près du parc municipal, qui se trouve cependant dans un état de délabrement avancé.

Publié avec la bénédiction de l'archevêque Simon de Bruxelles et de Belgique